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L’orphelin (Musique de Jean Bertola) |
The orphan (Music by Jean Bertola) |
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Sauf dans le cas fréquent, hélas! Où ce sont de vrais dégueulasses, On ne devrait perdre jamais Ses père et mère, bien sûr; mais A moins d’être un petit malin Qui meurt avant d’être orphelin, Ou un infortuné bâtard, Ça nous pend au nez tôt ou tard. Quand se drapant dans un linceul Ses parents le laissent tout seul, Le petit orphelin, ma foi, Est bien à plaindre. Toutefois, Sans aller jusqu’à décréter Qu’il devient un enfant gâté, Disons que dans son affliction Il trouve des compensations. D’abord au dessert aussitôt La meilleure part du gâteau, Et puis plus d’école, pardi La semaine aux quatre-jeudis. On le traite comme un pacha, A sa place on fouette le chat. Et le trouvant très chic en deuil, Les filles lui font des clins d’œil. Il serait par trop saugrenu D’énumérer par le menu Les faveurs et les passe-droits Qu’en l’occurrence on lui octroie. Tirant même un tel bénéfice En perdant leurs parents, des fils Dénaturés regrettent de N’en avoir à perdre que deux. Hier j’ai dit à un animal De flic qui me voulait du mal : «Je suis orphelin, savez-vous?» Il me répondit : «Je m’en fous.» J’aurais eu quarante ans de moins Je suis sûr que par les témoins La brute aurait été mouchée. Mais ces lâches n’ont pas bougé. Aussi mon enfant si tu dois Être orphelin, dépêche-toi. Tant qu’à perdre tes chers parents, Petit, n’attends pas d’être grand : L’orphelin d’âge canonique Personne ne le plaint : bernique! Et pour tout le monde il demeure Orphelin de la onzième heure. Celui qui a fait cette chanson A voulu dire à sa façon, Que la perte des vieux est par- Fois perte sèche, blague à part. Avec l’âge c’est bien normal, Les plaies du cœur guérissent mal. Souventes fois même, salut! Elles ne se referment plus. (bis) |
Except in the frequent case, indeed! When they are the real scundrels, You should never lose Your father and mother, of course not; but Unless you are a poor chap Who dies before becoming an orphan, Or due to a damned accident, This is going to happen, soon or later. When the parents, drawing themselves in a shroud, Leave him all alone, The little orphan, I am sure, Is really to pity. However, Without going so far as to state That he becomes a spoilt child, Let’s say that in his affliction He finds some compensations. First of all, when it’s time of dessert They quickly get the best part of the cake, And then no more school, not bad The week made of Sundays. They all treat him as a pasha, At his place, they whip the cat. And finding him quite chic with the mourning dress, The girls wink at him. It would be inappropriate To list in details The favours and the concessions That on occasions he goes away with. Considering all benefits When losing the parents, some anomalous Sons regret of having Only two to lose. Yesterday I said to a beast of A cop who didn’t like me : «I am an orphan, do you know it ?» He replied to me : «I don’t care.» If I were forty years younger I am sure the witnesses Would have chastised the brute. But these lazy bums did not move. So, my child, if you have to be An orphan, hurry up. To lose your dear parents, My little, don’t wait to be an adult : Nobody likes an orphan Of a canonic age: too bad ! For all he is only A last minute’s orphan. The one who wrote this song Wished to say in his own style, That the loss of the old ones is sometimes A dramatic loss, jokes aside. With age we can say it’s normal, The wounds of the heart heal badly. And often, even, certainly ! They never heal again. (bis) |