Home → Sung by others → Thomas Fersen → Oui et non |
Oui et non (Musique de Olivier Daviaud) |
ENGLISH
ITALIANO |
---|---|
Quand j’ai connu Marie-Louise, E’ s’ débattait dans la mouise, Et moi aussi. Alors, je lui demandai: « Pauvresse, Veux tu que j’ partag’ ta détresse? » Ell’ m’a dit: « Oui. » Quand, l’aimant sur une vieill’ malle, J’ m’aperçus qu’ son corps était sale Comme un cochon, J’ lui demandait: « Ma p’tit’ poulette, T’arriv’-t-il de faire ta toilette? » Ell’ m’a dit: « Non! » Quand je vis que toutes mes douilles, Cell’ du crân’, des bras et des jambes Ètaient garnies, Je lui d’mandai: « Ma p’tit’ babiole, Viennent-elles de toi, ces p’tit’ bestioles? » Ell’ m’a dit: « Oui. » Quand, après trois jours de folies, Mon ventre, trouvant qu’on l’oublie Crénom de nom! m’ fait la leçon, J’ demandai à Mnémosyne: « T’arriv’-t-il de faire la cuisine? » Ell’ m’a dit: « Non! » Quand, sur mon bel épiderme, J’aperçus des ulcères très fermes, Epanouis, Je lui d’mandai: « Ma p’tit’ cigale, Est-ce toi qui m’as flanqué la gale? » Ell’ m’a dit: « Oui! » Quand j’eus des trous plein mes chaussettes, Plein mes caleçons, plein mes liquettes, Mon pantalon, Je lui d’mandai: « Ma p’tit’ pastille, T’arriv’-t-il de t’nir une aiguille? » Ell’ m’a dit « Non ». Un jour qu’un vieux fanatique Avait payé sa belle plastique Cinq cents louis, Je lui d’mandai: « Ma p’tit’ bohème, Sais-tu toujours combien je t’aime? » Ell’ m’a dit: « Oui ». En c’cas, prenons ces dix mill’ balles, Faisons-en deux parties égales, Et partageons. Mais de sa voix habituelle, De sa voix troublante et cruelle, Ell’ m’a dit: « Non! » Ivre, maîtrisant ma colère Dans des mots qui ne sauraient plaire À vos pures ouïes, Je demandai à la bégueule: « Sans blaguer, t’ foutrais-tu d’ma gueule? » Ell’ m’a dit: « Oui… ». Alors, perdant tout’ contenance, J’ posai mon pétard d’ordonnance Contre son front. Mais, comme ell’ paraissait contente, Au moment d’ presser la détente Ben, j’ai dit: « Non! » Tu voudrais bien qu’ pour toi, grognasse, Ces gueux de cognes m’envoyassent À Biribi Casser des cailloux sur les routes Et sécher comme une vieill’ croûte! Ell’ m’a dit: « Oui! » Toi, tu dis « Oui », lui répondis-je, Mais moi (j’avoue qu’ c’est un prodige), Moi, je dis: « Non ». Et j’ pris congé de sa personne Avec le fier mot de Cambronne, Crénom de nom! |
|